Géomorphomogie (étude de l’origine et des formes du relief)
Les glissements de terrain dans le bassin tertiaire volcanisé du Puy-en-Velay (Massif central, France)
La multiplication d’événements paroxysmiques durant les deux dernières décennies couplée au développement parfois anarchique et à la vulnérabilité croissante des grandes villes a rendu de plus en plus prégnante la nécessité de comprendre ces phénomènes naturels pour mieux prévenir les catastrophes qu’ils peuvent induire.
Si les séismes et les inondations sont reconnus comme les phénomènes les plus meurtriers, les mouvements de terrain sont surtout à l’origine d’importants dégâts matériels et peuvent s’avérer particulièrement coûteux pour les sociétés.
Cette « nouvelle demande » sociétale s’est concrétisée dans les années 1990 par la promulgation et le soutien par les Nations Unies de la « Décennie Internationale pour la Prévention des Catastrophes Naturelles » (DICPN, 1990‐2000) et la mise en place du « Natural Hazards Program » par l’UNESCO.
Une vingtaine d’années après ces « premiers mouvements » internationaux, les progrès réalisés dans la connaissance des phénomènes naturels, et des mouvements de terrain en particulier, ont été significatifs.
À l’aube de la décennie 2010, de nouvelles voies de recherche viennent s’ajouter aux
thématiques développées antérieurement.
Alexandre Poiraud (Géomorphologue indépendant et chercheur associé au CNRS)
nous présente ici les recherches qui l’ont mené à comprendre ces phénomènes et à tirer les leçons du passé aussi lointain soit-il :
« Certes, le Massif central n’est pas les Alpes ou l’Himalaya et les mouvements gravitaires y sont modestes comparés aux puissantes masses en mouvement qui marquent les versants de ces formation des chaînes de montagnes.
Pourtant, à notre sens, ce vieux massif offre un terrain d’apprentissage et de la pratique de la géomorphologie d’une grande qualité.
La complexité subtile, cachée derrière la fausse simplicité de ces vastes horizons à peine ondulés, force le « lecteur de paysage » à s’arrêter et prendre le temps d’ouvrir une à une les pages de ce grand livre.
Mais, qu’on ne s’y trompe pas, le livre n’est pas toujours aisé à parcourir.
Les formes y sont ténues, les formations parfois difficiles à décrypter et le poids du temps long toujours présent.
Il n’en demeure pas moins que ce livre se lit « les pieds dans les bottes », sur le terrain, et impose de repasser plusieurs fois aux mêmes endroits avant d’entrevoir le bout du chemin.»